18 septembre 2025

AFIF INFOS Septembre (1/2) 2025

 Bulletin bimensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 
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À l'occasion de l'ouverture de la 60e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU le 8 septembre à Genève, le Haut-Commissaire Volker Türk, s'est dit profondément préoccupé par l'augmentation spectaculaire des exécutions en Iran : "Au moins 841 personnes ont été exécutées en Iran en 2025, soit plus du double du nombre d'exécutions à la même période l'an dernier. Le nombre élevé d'exécutions témoigne d'une pratique systématique d'utilisation de la peine de mort comme outil d'intimidation de l'État, ciblant de manière disproportionnée les minorités ethniques et les migrants".

ONU-Iran
Une voix du régime iranien candidate au CDH, un affront aux droits humains
AFIF, 1er septembre 2025
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU commettra une faute grave en nommant la diplomate du régime iranienne Afsaneh Naderipour à son comité consultatif. 
Ancienne ambassadrice au Danemark, elle a passé plus de 30 ans à défendre les politiques répressives, misogynes et criminelles de la dictature religieuse. Un Etat qui a exécuté plus d’un millier d’Iraniens en 2024 et près de 1000 depuis le début de 2025, qui a fait l’objet de 71 condamnations par les résolutions onusiennes pour violations graves des droits humains.
Cette apologiste incarne la stratégie de blanchiment des crimes de Téhéran, ses pendaisons,  ses tortures et sa répression, en particulier à l’égard des femmes. 
Sa nomination, qui doit être décidée le 8 octobre, trahirait la mission de l’ONU, légitimerait des crimes contre l’humanité et porterait un coup terrible à la crédibilité du système international des droits humains. Préserver l’intégrité du Conseil exige de bloquer cette nomination et de rappeler l’exigence fondamentale de justice, de liberté et d’égalité.

Crainte d’exécution de 100 détenus accusés d’espionnage au profit d’Israël 
The Sundays Times/CSDHI, 1er septembre 2025
Après la frappe israélienne, la répression dans la tristement célèbre prison d'Evin en Iran a empiré.
De nombreux prisonniers ont été transférés vers des conditions encore pires, craignant l'exécution de 100 d'entre eux, accusés d'espionnage pour Israël par des juges vengeurs.
Le journal britannique Sunday Times a révélé une vague de répression visant les prisonnières en Iran à la suite de l’attaque israélienne contre la prison d’Evin, le 23 juin, durant la guerre de 12 jours. Selon ses informations, plus de 100 détenus risquent aujourd’hui l’exécution, accusés d’espionnage pour Israël.
Le 29 juin, Asghar Jahangir, porte-parole du pouvoir judiciaire, a reconnu que 71 personnes avaient été tuées à Evin.
D’après le Sunday Times, le régime iranien a lancé une campagne de représailles contre les survivants, en se servant de l’attaque comme prétexte pour les harceler et les brutaliser. Des avocats 

Mohammad Najafi, avocat iranien emprisonné, reçoit un prestigieux prix des droits de l'homme 
humanrightsintl.com/AFIF, 2 septembre 2025
À l’occasion de l’anniversaire de la Journée humanitaire universelle, le Centre international pour les droits de l’homme de Toronto, Canada (ICHR), a commémoré une autre année de lutte pour l’humanité et la démocratie en annonçant décerner son prix annuel, à Mohammad Najafi.
Najafi est largement reconnu pour son courageux engagement en faveur des prisonniers politiques et pour avoir dénoncé les violations des droits humains en Iran. En raison de ses activités de plaidoyer, il a été confronté à des emprisonnements répétés, à des harcèlements et à la révocation de son permis d'exercer. 
Incapable d'assister à la cérémonie en raison de son incarcération, le prix a été accepté en son nom par l'avocat canadien Mark Arnold.
"Le courage et le sacrifice de Mohammad Najafi nous rappellent la lutte continue pour la liberté et la justice ", a déclaré Ardeshir Zarezadeh, président de l'ICHR. 

Interdiction des visites à Qarchak : pressions accrues sur les prisonnières politiques
wncri.org, 3 septembre 2025
Ces dernières semaines, plusieurs prisonnières politiques détenues à Qarchak, se sont vu refuser des visites en personne de leurs familles et de leurs avocats. Les autorités pénitentiaires ont imposé cette interdiction     comme une mesure punitive, suscitant de vives inquiétudes quant à la situation juridique et aux droits humains de ces détenues.
Ces restrictions ont suivi les protestations des prisonnières face aux  coupures d’électricité répétées à l’intérieur de la prison de Qarchak. En réaction aux conditions inhumaines et à la  dégradation des infrastructures,  les détenues ont scandé des slogans et organisé des manifestations, qui ont été réprimées brutalement et sanctionnées par la suspension des visites familiales et légales.
Les prisonnières concernées par cette interdiction sont Golrokh Iraee, Arghavan Fallahi, Sakineh Parvaneh, Mina Machhadi, Parivash Moslemi, Nasim Gholami Simiyari, Marzieh Farsi, Azar Korvandi, Nahid Khodajou et Forough Taghipour. Cette interdiction constitue un exemple manifeste de « punition collective », sans aucun fondement juridique.

Plus de 100 lauréats du prix Nobel appellent l’ONU à agir face à la crise des droits humains en Iran
CNRI, 4 septembre 2025
Plus de 100 lauréats du prix Nobel appellent la communauté internationale à soutenir les aspirations démocratiques du peuple iranien et à mettre fin aux exécutions.
Ils ont adressé une lettre conjointe éloquente au Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, appelant à une action mondiale immédiate pour remédier à ce qu’ils qualifient de "situation alarmante des droits humains en Iran". La lettre, signée en juillet 2025, met en lumière les exécutions massives, la répression systémique et les politiques régionales déstabilisatrices de Téhéran.
Les lauréats ont souligné qu’ils "rejoignent ce chœur international" en appelant à un Iran démocratique, où la souveraineté appartient au peuple. Ils ont approuvé le Plan en dix points, qui prône le suffrage universel, des élections libres et équitables, la séparation de la religion et de l’État, l’égalité des sexes et des ethnies, un Iran non nucléaire et des relations régionales pacifiques.

Mehran Bahramian, manifestant arrêté en 2022, exécuté
HRANA/CNRI, 6 septembre 2025
À l'aube du samedi 6 septembre, , les autorités iraniennes ont exécuté le prisonnier politique Mehran Bahramian, 32 ans, à la prison de Dastgerd, à Ispahan.
Ispahan. Originaire de Semirom, dans la province d'Ispahan, Bahramian avait été arrêté en lien avec les manifestations nationales qui ont suivi la mort de Mahsa Jina Amini en 2022. Son frère, Morad Bahramian, a été tué le 16 novembre 2022 lors des manifestations, apparemment abattu par les forces de sécurité iraniennes. Un autre frère, Fazel Bahramian, a également été arrêté aux côtés de Mehran en décembre 2022.
Arrêté le 16 janvier 2023 avec plusieurs autres personnes, Mehran Bahramian a selon le pouvoir judiciaire, mené une attaque armée contre un véhicule de police, au cours de laquelle l'agent Mohsen Rezaei a été mortellement blessé par balle à la tête.

"LE TEMPS EST VENU"
Vaste rassemblement pour un Iran libre  à Bruxelles, 6 septembre 2025
CSDHI/AFIF, 7 septembre 2025
Lors de l’après-midi  ensoleillé du samedi 6 septembre 2025, des dizaines de milliers d’Iraniens de la diaspora et de leurs soutiens venus de toute l’Europe, se sont rassemblés au pied de l’Atomium à Bruxelles pour une manifestation spectaculaire en faveur des droits humains et d’un avenir démocratique pour l’Iran.
Coordonné par plus de 300 associations, dont  le CSDHI en appui à l’appel du CNRI, ce rassemblement dans la capitale de l’UE,  a mis en lumière un appel mondial à lutter contre les graves violations des droits humains par le régime de Téhéran et à soutenir les aspirations du peuple iranien à la liberté.
Maryam Rajavi, présidente élue du CNRI, est revenue sur 60 années de lutte sans relâche de l’OMPI, déclarant notamment que "Le Chah est tombé, les mollahs tomberont aussi". Elle a évoqué une opposition crédible,  organisée et prête pour un avenir démocratique 
Le rassemblement a été marqué par la présence de dignitaires internationaux, notamment Mike Pence, Guy Verhofstadt, John Bercow, Kris Van Dijck, Patrick Kennedy et Alejo Vidal-Quadras… 
Pas qu'une simple manifestation 
Le rassemblement à Bruxelles a été une démonstration massive de solidarité internationale pour les droits humains et la démocratie en Iran. Il représente un signal fort envers la communauté internationale.  Il réclame  une rupture avec la politique d’apaisement envers Téhéran, des sanctions plus fermes de la part de l’Union européenne vis-à-vis du régime iranien, la désignation du Corps des gardiens de la révolution comme organisation terroriste, l’activation du mécanisme de "snapback " sur le nucléaire iranien  et une stratégie de soutien populaire et la fin des exécutions en Iran.

Iran - 14 exécutions dimanche
Secrétariat du CNRI, 8 septembre 2025
Le 7 septembre, au moins 14 prisonniers ont été pendus par les autorités en Iran. À Tabriz : Babak
Omarzadeh, Houchang Honareh, Tofigh Ne’mati, Keyvan Mamadi, Najib Azarm, Sadegh Bahmani et Mojtaba Salami. A Zahedan : Massoud Ghanbarzehi, 38 ans. À Sanandaj : Azad Moradi. À Karaj: Dariush Bahrami-Garavand. À Dezfoul : Taleb Tavakoli. À Arak : Ahmad Rafi’i et Abdolreza Karimi. À Manoujan (province de Kerman) : Mohammad Mirbalouchzehi.
Avec ces pendaisons, au cours des 16 derniers jours, au moins 90 détenus ont été victimes de la machine à exécuter du régime clérical.

Arrestations et convocations des avocats de Guilan
HRANA, 8  et 9 septembre 2025
Au moins 13 avocats de la province de Guilan ont récemment subi des pressions judiciaires et sécuritaires, notamment des convocations et des arrestations.
Le quotidien Etemad a rapporté que plus de dix autres avocats de la province de Guilan ont été convoqués par des instances judiciaires et sécuritaires pour des accusations telles que "propagande contre le régime" et "rassemblement et collusion contre le pays" ont été retenues contre eux. 
Tahereh Pour-Esmaeili, Mohammadreza Tak et Masoumeh Pourshahrani ont été arrêtés par les forces de sécurité la semaine dernière et transférés à la prison de Lakan à Rasht. 
Hesam Pourahmadi et Shahrzad Sharbiyani sont actuellement détenus à la prison de Lakan à Rasht, tandis que le sort de Shadi Falahati reste inconnu. 
Pour-Esmaeili et Pour-Shahrani sont accusées de blasphème et d'outrage au Guide suprême. Elles ont également été menacées de révocation de leur licence d'avocat, de fabrication de dossiers et de harcèlement sexuel. L'arrestation de M. Tak était liée à son rôle d'avocat de la défense dans des affaires liées à la sécurité. Bien qu'une caution ait été fixée pour elles, le procureur chargé de leurs dossiers l'a initialement refusée. Finalement, ces derniers jours, les trois avocates ont été libérées sous lourde caution. 

Amnesty International alerte sur une "Crise des Exécutions" en Iran
10 septembre 2025
DES MILLIERS DE PERSONNES RISQUENT D'ÊTRE EXÉCUTÉES EN IRAN
L'Iran connaît actuellement une crise des exécutions qui a atteint des proportions effroyables. Des milliers de personnes risquent d'être exécutées après avoir été condamnées à mort, notamment pour des infractions liées aux stupéfiants ou pour des chefs d'accusation trop généraux et formulés en termes vagues à l'issue de procès manifestement inéquitables, ou font l'objet d'enquêtes ou de poursuites pour des accusations passibles de la peine capitale. Depuis le soulèvement "Femme, vie et liberté" de 2022, les autorités ont instrumentalisé la peine de mort comme un instrument d'oppression, avec plus de 800 personnes exécutées à ce jour pour la seule année 2025.

Zeinab Jalalian en 18ème année de prison, privée de soins
iranhrs.org/AFIF, 12 septembre 2023
En juin 2024, une équipe de sécurité affiliée au ministère du Renseignement a rencontré Zeinab Jalalian à deux reprises et lui a annoncé que la condition pour son admission dans un centre médical était la rédaction d'une lettre de repentir.
Zeinab Jalalian, seule prisonnière politique condamnée à la réclusion à perpétuité en Iran, est sur le point de passer ses 18 ans de prison. 
Son état de santé reste critique et elle est privée de soins médicaux en exil à Yazd. Souffrant de problèmes rénaux chroniques et de douleurs locales, elle a demandé à plusieurs reprises à consulter un médecin spécialiste et à être admise dans un hôpital extérieur, mais les autorités pénitentiaires n'ont pas donné suite. Des problèmes rénaux chroniques, des douleurs locales et, désormais, des taches et des éruptions cutanées sur son visage, ses épaules et sa poitrine ont rendu son état de santé extrêmement critique.
Après avoir été transféré plusieurs fois d'une prison à l'autre, il est actuellement emprisonné à la prison de Yazd et après 18 ans de détention, elle n'a pas eu un seul jour de congé pour des soins médicaux.

Féminicide en Iran : une tragédie sans fin qui se répète chaque jour
wncri.org, 13 septembre 2023
Le féminicide en Iran représente l’extrémité de la violence domestique, lorsque des femmes sont 
assassinées par un mari, un père, un frère ou un autre membre de la famille.
Ces crimes choquants révèlent l’influence profonde de la culture misogyne du régime sur la société iranienne et exposent l’ampleur de la discrimination structurelle contre les femmes :
. Aïda Alizadeh, 14 ans, victime d’un mariage d’enfant
. Simin Joghatayii, 21 ans, étudiante en droit, tuée par ses frères
. Double uxoricide et filicide à Khorramabad
. Une jeune mère et sa fille tuées aux tours Chitgar de Téhéran
. Un gendre tue 8 personnes lors d’une fusillade
. Sorayya Ali-Mohammadi brûlée vive par son mari
. Une mère et ses deux filles tuées à Maragheh
. L’assassinat d’une adolescente de 16 ans à Shadegan
. Un ex-mari assassine une femme à Machhad

La France et l’Iran sur le point de conclure un accord pour un échange de prisonniers
AFP, 11 septembre 2025
L’accord inclurait la libération d’une femme iranienne détenue en France ainsi que plusieurs prisonniers français retenus en Iran.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré jeudi qu’un accord visant à échanger des prisonniers français en Iran contre une femme iranienne détenue en France approchait de sa "phase finale", sans donner plus de détails.

La Française, détenue en Iran, est "à bout de forces" selon son comité de soutien
Le Figaro, 13 septembre 2025
Le comité de soutien exige de nouveau "la libération immédiate et sans condition" de Cécile Kohler et Jacques Paris , détenus en Iran depuis plus de 3 ans.
Cécile Kohler, est "à bout de forces" a fait savoir samedi son comité de soutien dans un communiqué. "Cécile Kohler a pu contacter sa famille ce samedi 13 septembre après plus de deux mois sans signe de vie, la dernière visite consulaire datant du 1er juillet, précisant que l'échange avec sa mère avait duré "quelques minutes sous haute surveillance".
"Les traits tirés, Cécile a dit être à bout de forces", "elle n'a pas pu communiquer son lieu de détention que les autorités iraniennes continuent de dissimuler". "Sa situation est dramatique. Ses droits fondamentaux sont toujours bafoués, elle est privée de toute ressource matérielle, séparée de Jacques , et maintenue dans une détresse totale par les privations et la torture psychologique constante qu'elle subit".

Manifestation à Paris  commémore le 3ème anniversaire du soulèvement national de 2022 en Iran
AFIF, 14 septembre 2025
Un rassemblement émouvant le 13 septembre place  Colette à Paris a exposé des photos rendant hommage aux martyrs du soulèvement national de 2022 à Mahsa, Nika, Kian, Hadis, Aida, Khodanour… commémorant leur sacrifice pour la liberté. 
De Paris à Téhéran, un seul message : le soulèvement de 2022 vit encore. L’Iran libre, démocratique et laïc n’est plus un rêve, mais une promesse. À travers des slogans et chants collectifs, les participants ont exigé l’arrêt des exécutions en Iran et une politique internationale et surtout française ferme contre la dictature religieuse. Ils ont condamné la politique de complaisance envers le régime, qui continue d’opprimer le peuple iranien, en particulier les femmes et les jeunes.

Hadiqeh Abadi, mère de trois enfants, exécutée dans la prison de Qazvin
wncri.org, 14 septembre2025
Hadiqeh Abadi, de nationalité afghane, a été exécutée à l’aube du jeudi 11 septembre 2025 dans la prison de Qazvin, aux côtés de son mari, Younes Mazaarshams.
Hadiqeh Abadi, mère de trois enfants, vivait en Iran depuis deux décennies. Elle et son mari avaient été arrêtés il y a quatre ans pour des accusations liées à la drogue et condamnés à mort par la suite. Avant leur arrestation, le couple travaillait comme gardiens dans la ville de Taleqan.
Il y a quelques mois, les autorités iraniennes ont remis les enfants de Hadiqeh au gouvernement afghan, les séparant ainsi de leurs parents avant l’exécution.
Hadiqeh la 10ème  femme exécutée en Iran depuis le 30 juillet.
34 femmes exécutées en Iran en 2025.

86ème semaine de la  campagne "Non aux mardis des exécutions"  
iranhrs.org /AFIF, 16 septembre 2025
Les prisonniers en grève de la faim hebdomadaire dans 52 prisons iraniennes condamnent l’escalade des exécutions par le régime   et déclarent :
"À l’approche de l’anniversaire des manifestations nationales de 2022, ce jour qui a ébranlé les fondements mêmes du régime des mollahs, nous honorons la mémoire de Jina Mahsa Amini et de tous ceux qui ont perdu la vie lors de ce mouvement monumental et historique". 
"Le soulèvement, que le régime tyrannique n’a tenté de réprimer qu’en tirant sur les jeunes et les femmes et en tirant dans les yeux des manifestants, continue de sévir dans les rues et les ruelles".
La campagne s’est engagée à se poursuivre :
"Chaque semaine, avec plus de force, nous ferons entendre notre voix puissante pour la justice et la défense de la dignité humaine et des droits humains".

Exécution d’un homme condamné pour espionnage au profit d’Israël
AFP/CSDHI, 17 septembre 2025
Les autorités iraniennes ont pendu Babak Shahbazi, prisonnier politique de 44 ans, mercredi matin dans la prison de Qezelhesar. Installateur-réparateur de climatiseurs de profession et père de deux enfants, il avait été arrêté en janvier 2024. Après des mois d’interrogatoires et de pressions extrêmes, il fut jugé et condamné à mort pour "corruption sur terre" et "espionnage pour le compte  d’Israël". Sa famille a constamment dénoncé des accusations "ridicules et infondées". 

03 septembre 2025

AFIF INFOS Août (2/2) 2025

Bulletin bimensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
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Prison de Qarchak = l’Abattoir de la Dignité Humaine et de la Justice Oubliée
D’Evin à Qarchak : l’Exil Politique des Prisonnières
Appel à l’Action
Le transfert des prisonnières politiques d’Evin à Qarchak constitue une stratégie délibérée visant à humilier, affaiblir et faire taire les femmes dissidentes. Il s’agit d’une violation flagrante des droits fondamentaux et d’un acte de torture systématique.
Nous appelons le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, l’Union européenne et toutes les instances internationales à :
. Ouvrir des enquêtes indépendantes sur ces transferts punitifs et disparitions forcées.
. Exiger la libération immédiate des prisonnières politiques et leur transfert vers des lieux respectant les standards minimums.
. Poursuivre en justice les responsables judiciaires et sécuritaires du régime iranien pour ces crimes.

Eté meurtrier à la prison de Qarchak : la vie des prisonnières politiques iraniennes en péril
wncri, 18 août 2025 
L’été 2025 a transformé la prison de Qarchak en un symbole accablant de cruauté systémique et de violations des droits humains contre les prisonnières politiques iraniennes. Des informations vérifiées de l’intérieur de l’établissement dressent un tableau accablant d’une crise humanitaire : coupures d’électricité prolongées en pleine chaleur extrême, absence de soins médicaux et conditions de vie inhumaines ont poussé la santé et la vie de dizaines de femmes incarcérées au bord de l’effondrement.
Ces derniers jours, l’électricité dans la section des prisonnières politiques  a été coupée jusqu’à 5 heures par jour, aux heures les plus chaudes. Sans climatisation ni même ventilateurs de base. 
Le quartier, qui abrite des femmes exilées de la prison d’Evin, ne ressemble en rien à un lieu de vie humaine.
En plus de la chaleur mortelle et des coupures d’électricité, les détenues de Qarchak subissent de graves pénuries d’eau potable et d’infrastructures d’hygiène de base. 
De nombreuses prisonnières sont contraintes d’endurer cet environnement infesté de nuisibles pendant des jours, alors même que certaines souffrent de maladies chroniques, de vieillesse et d’une extrême fragilité physique.
Aucun médecin de confiance ni service d’urgence n’est disponible dans la prison.
La prison de Qarchak à Varamin – depuis longtemps tristement célèbre pour ses pratiques abusives – a désormais atteint un état d’effondrement humanitaire total. 

Etudiante militante condamnée à 3 ans de prison et à des restrictions sociales
Hengaw, 18 août 2025
Hasti Amiri, militante étudiante à l'Université Allameh Tabataba'i et ancienne prisonnière politique de Téhéran, a été condamnée à 3 ans de prison, à une amende de 53,3 millions de tomans et à des restrictions sociales supplémentaires.
Hasti a été condamnée pour "diffusion de fausses informations" ," propagande contre l'État" et "apparition publique sans voile".
Cette prisonnière politique a également été condamnée à une interdiction de voyager de 2 ans et à une interdiction d'adhérer à des groupes ou organisations politiques pendant 2 ans, à titre de peine complémentaire.
Elle a annoncé sur sa page Instagram que le jugement avait été rendu par contumace en raison de son absence au procès et qu'il lui avait été remis le dimanche 17 août 2025.
Elle avait protesté contre la condamnation à mort de la prisonnière politique kurde Pakhshan Azizi en brandissant sa photo en public.

Prisonnière politique Shiva Esmaeili condamnée à 10 ans de prison
CSDHI/wncri, 18 août 2025
Shiva (Masoumeh)Esmaeili, prisonnière politique et mère de trois enfants, a été condamnée à 10 ans de prison par le tribunal révolutionnaire de Téhéran à la suite de son arrestation en novembre 2020.
Ingénieure en agriculture et résidente de Téhéran, elle a été arrêtée pour des motifs politiques sans transparence juridique et endure depuis des années l’emprisonnement et la résistance derrière les barreaux. Shiva Esmaeili s’est également vue interdire de quitter le pays et d’exercer toute activité politique et sociale pendant deux ans.
Fait significatif, le verdict a été rendu en l’absence de son avocat de la défense et officiellement communiqué le 28 mai 2023. Elle est actuellement détenue dans la tristement célèbre prison de Qarchak.
La pression de l’État ne s’est pas limitée à Esmaeili elle-même : deux de ses enfants, Seyed Mehdi Vafaei Sani et Seyed Ali Vafaei Sani, purgent également leurs peines à la prison d’Evin.

ONU-Iran
Rapporteuse spéciale des Nations Unies : Le cas de Sharifeh Mohammadi illustre clairement l’urgence d’abolir la peine de mort
Iran Focus, 19 août 2025
La rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran, Mai Sato, a condamné la confirmation par la Cour suprême iranienne de la peine de mort prononcée contre la militante syndicale emprisonnée Sharifeh Mohammadi, qualifiant cette affaire d’exemple flagrant de la nécessité urgente d’abolir la peine de mort.
Le lundi 18 août, Mai Sato a écrit sur le réseau social X que la condamnation de Mohammadi reposait sur l’accusation de "baghi " (rébellion armée) et de liens présumés avec  Komala, un "groupe armé" .
Sato cite des informations selon lesquelles Mohammadi aurait été victime de violations des garanties d’un procès équitable, notamment la torture, le refus d’accès à un avocat de son choix pendant les interrogatoires et cinq mois d’isolement cellulaire.
Mai Sato met en avant le cas de Sharifeh Mohammadi pour souligner l'urgence d'abolir la peine de mort en Iran.

Mehsa Akbari exécutée à Chiraz, un jour après l'exécution publique de son mari
Réseaux sociaux, 20 août 2025
L'exécution de Mehsa Akbari, une accusée originaire de Beyram, dans le comté de Larestan (province du Fars), a eu lieu à l'aube du mercredi 20 août 2025 à la prison d'Adelabad, à Chiraz. Cette détenue avait été condamnée à mort avec son mari pour meurtre avec préméditation. Son mari, Sajad Molaei Hakani , avait été exécuté la veille en public dans la ville de Beyram, devant une foule comprenant des enfants.
Avec cette dernière exécution, le régime clérical a pendu cinq femmes entre le 30 juillet et le 20 août, en l’espace de seulement trois semaines.
L’exécution de Mehsa Akbari porte à 29 le nombre de femmes exécutées en Iran en 2025.

Arrêtez de détruire les tombes des victimes des exécutions des années 1980
Amnesty International, 22 août 2025
Les autorités iraniennes détruisent des preuves essentielles des exécutions massives de dissidents au début des années 1980 en construisant un parking sur leurs tombes dans le cimetière de Behesht Zahra à Téhéran. C’est un autre sombre rappel de l’impunité systémique pour les crimes contre l’humanité commis durant cette époque.
Le maire adjoint de Téhéran, Davoud Goudarzi, a admis avec horreur que les tombes du cimetière n° 41 étaient détruites avec l'autorisation officielle des autorités. Cette décision fait suite à des décennies de restrictions cruelles imposées aux familles qui plantaient des fleurs ou réparaient des pierres tombales profanées.
Les fosses communes et les charniers datant des exécutions de masse des années 1980 sont des scènes de crime nécessitant une expertise médico-légale pour leur exhumation et la préservation des preuves. En les détruisant, les autorités dissimulent les preuves de leurs crimes et entravent le droit à la vérité, à la justice et aux réparations.
Amnesty International a déjà documenté la manière dont les autorités iraniennes ont détruit les tombes des victimes des massacres des années 1980 en les détruisant au bulldozer, en construisant des bâtiments et des routes, en déversant massivement des déchets ou en construisant de nouveaux cimetières par-dessus.
Les autorités iraniennes ont également détruit ou profané les pierres tombales des victimes de violations des droits humains plus récentes, notamment des membres de la minorité bahaïe persécutée et des personnes tuées illégalement lors du soulèvement de 2022.

"Ces intrépides qui se sont dressés contre la Tyrannie"
La lettre poignante de Golrokh Ebrahimi Iraee depuis la prison 
iranhrs.org/AFIF, 23 août 2025
Golrokh Ebrahimi Iraee, prisonnière politique incarcérée à la prison de Qarchak, a publié le 19 août 2025 une lettre poignante dans laquelle elle met en avant la campagne "Les mardis sans exécutions"  qui célèbre sa 82ème semaine. Golrokh y rend hommage à la résistance historique contre la tyrannie et dénonce l’intensification des exécutions en Iran. Iraee relie le passé (coup d’État de 1953) aux luttes actuelles, évoquant les prisonniers politiques, l’enlèvement récent de sept condamnés à Qezelhesar, la menace pesant sur des détenus arabes et la confirmation de la peine capitale de Sharifeh Mohammadi. Elle décrit le coût humain des pendaisons, notamment à travers l’image d’enfants privés de leurs parents. 
La campagne "Les mardis sans exécutions", suivie dans 49 prisons, incarne une solidarité croissante des prisonniers en grève de la faim. Par son message, Iraee appelle la communauté internationale à s’opposer à la peine de mort et à soutenir les voix réduites au silence.

83ème semaine de la campagne " Non aux mardis des exécutions" dans 50 prisons iraniennes
Iran HRM/AFIF, 26 août 2025
Le mardi 26 août 2025, des détenus de 50 prisons à travers le pays ont de nouveau rejoint la campagne "Non aux mardis des exécutions" par une grève de la faim. Cette semaine, le nom de la prison de Dehdasht a été ajouté à ce mouvement de protestation, rappelant amèrement qu'aucun coin de l'Iran n'est à l'abri de l'ombre des exécutions.
Dans la déclaration de cette semaine, faisant référence à la vague d'exécutions sans précédent, la campagne réaffirme que "l’exécution n’est pas une solution, elle viole le droit à la vie et elle est un outil de terreur et de répression".
Les prisonniers appellent les institutions internationales, militants des droits humains et l’opinion publique à soutenir la lutte du peuple iranien contre les exécutions.

Une femme de 34 ans parmi les 6 prisonniers exécutés le mardi 26 août 2025
iranhrs.org, 27 août 2025
Six prisonniers, dont une femme, ont t été exécutés dans les prisons de Birjand, Nahavand, Tabriz, Machhad et Kerman
Maliheh Haghi, 34 ans, a été pendue à l’aube du mardi 26 août à la prison centrale de Tabriz. 
Elle avait été arrêtée il y a 6 ans pour le meurtre de son fiancé, qui était également son cousin, et condamnée à mort.
Son cas illustre la présence croissante de femmes parmi les exécutés en Iran, un sujet qui alarme les militants. Son procès, jugé inéquitable, a été condamné par les organisations de défense des droits humains et relance les appels à l’abolition de la peine de mort.

Nouvelles accusations contre deux prisonnières politiques
HRANA, 28 août 2025 
Les prisonnières politiques Zohreh Sarv et Neda Fotoohi, détenues à la prison de Qarchak font désormais l'objet d'une nouvelle procédure devant le parquet révolutionnaire de Téhéran.
Selon les informations, une récente panne de courant à la prison de Qarchak a conduit certains détenus à scander des slogans de protestation. Suite à cela, la 39e chambre du parquet révolutionnaire de Téhéran a ouvert une nouvelle procédure contre Sarv et Fotoohi, les accusant d'"insulte au Guide suprême".
Zohreh Sarv, 39 ans, active sur les réseaux sociaux sous le nom de "Mah Far", a été arrêtée par les forces de sécurité en août 2022 et condamnée à 7 ans de prison pour "rassemblement et collusion" et "propagande contre le régime"
Neda Fotoohi, résidente de Téhéran, a été arrêtée par les forces de sécurité en octobre 2023 et condamnée à 6 ans et 8 mois de prison pour "propagande contre le régime", "appartenance au groupe Erfan-e Halgheh" et "rassemblement et collusion contre la sécurité nationale" pour avoir participé et encouragé d'autres personnes à participer à des manifestations liées à Mahsa Amini et à son anniversaire. 

Une prisonnière exécutée à la prison d'Abhar
HRANA/médias sociaux, 29 août 2025
À l'aube du jeudi 28 août, une femme de 59 ans, accusée du meurtre de son gendre qui menaçait sa fille, a été pendue à la prison d'Abhar à Zanjan.
Identifiée étant Banoo Moghaddam, au lieu d'être soignée après 4 ans de prison et de nombreuses maladies, elle a été condamnée à mort par le tribunal pénal. Elle souffrait également de troubles mentaux au moment de son arrestation.

Conférence à Paris : Dignitaires internationaux condamnent la répression sanglante en Iran
À la mairie du 17e arrondissement de Paris
CSDHI, 29 août 2025
Le 26 août 2025, la mairie du 17e arrondissement de Paris a accueilli une conférence majeure intitulée "L’Iran se soulève contre le régime des exécutions". Cet événement a réuni des personnalités internationales, des juristes, d’anciens ministres et des défenseurs des droits de l’homme pour dénoncer avec force les violations flagrantes des droits humains en Iran. Au cœur des débats : la vague d’exécutions massives, la répression impitoyable des dissidents politiques et les crimes contre l’humanité perpétrés par le régime des mollahs. Tout en évoquant des perspectives d’alternative démocratique, les intervenants ont insisté sur l’urgence de mettre fin à l’impunité et de soutenir les victimes de cette tyrannie
La conférence à Paris rappelle que la répression en Iran n’est pas une fatalité, mais un choix délibéré d’un régime aux abois. Le CSDHI appelle la communauté internationale à intensifier ses efforts pour protéger les dissidents et mettre fin à l’impunité. En soutenant les victimes et en dénonçant ces atrocités, nous contribuons à un avenir où les droits humains prévaudront.

L'Iran a exécuté au moins 841 personnes cette année, selon l'ONU
RFI, 29 août 2025 
Genève (AFP) - Au moins 841 personnes ont été exécutées en Iran depuis le début de l'année, a annoncé vendredi l'ONU, dénonçant "une pratique systématique d'utilisation de la peine de mort comme outil d'intimidation de l'État".
Le bureau des droits de l'homme des Nations Unies a déclaré qu'il y avait eu une " augmentation majeure des exécutions"  par Téhéran au cours du premier semestre 2025.
"Les autorités iraniennes ont exécuté au moins 841 personnes depuis le début de l'année", a déclaré la porte-parole Ravina Shamdasani aux journalistes à Genève, précisant qu’en juillet seulement, l’Iran avait exécuté au moins 110 personnes — soit deux fois plus qu’en juillet 2024 . "Le nombre élevé d’exécutions indique un schéma systématique d’utilisation de la peine de mort comme outil d’intimidation de l’État, avec une cible disproportionnée des minorités ethniques (baloutches, kurdes et arabes) et des migrants (afghans )" . 
Au cours des six premiers mois de l'année, au moins 289 personnes ont été exécutées pour des infractions liées à la drogue.
La porte-parole a notamment critiqué la mise en scène d'exécutions publiques en Iran, recensant 7 cas depuis le début de l'année, dont certains auraient eu lieu devant des enfants…
Elle a indiqué que 11 personnes étaient actuellement menacées d'une "exécution imminente" en Iran, dont 6 accusées de "rébellion armée" en raison de leur appartenance présumée à l'Organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI), un groupe d'opposition en exil…

ONU-Iran
Appel à l’arrêt des exécutions et à l’instauration d’un moratoire sur la peine de mort
Ohchr, 29 août 2025
« Selon les informations recueillies par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), les autorités iraniennes ont exécuté au moins 841 personnes depuis le début de l'année et jusqu'au 28 août 2025, ignorant ainsi les multiples appels à rejoindre le mouvement mondial pour l'abolition de la peine de mort.
11 personnes sont actuellement menacées d'exécution imminente : six d'entre elles sont accusées de « rébellion armée » en raison de leur appartenance présumée au groupe des Moudjahidine du peuple (OMPI), et 5 pour leur participation aux manifestations de 2022. Le 16 août 2025, la Cour suprême a confirmé la condamnation à mort de la militante des droits des travailleurs Sharifeh Mohammadi.
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, appelle une fois de plus l'Iran à imposer un moratoire sur l'application de la peine capitale, en vue de son abolition. »