03 novembre 2025

AFIF INFOS Octobre (2/2) 2025

Bulletin bimensuel d’informations sur les droits humains en Iran
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE


Record d'exécutions en Iran
La peine de mort n'est plus une réponse judiciaire, mais un mécanisme d'élimination
En octobre 2025, 279 personnes dont huit femmes et un mineur  ont été pendues en Iran
Plus de 1 300 personnes ont été exécutées depuis le début de l’année 2025, un chiffre sans précédent, un record absolu depuis plus de 30 ans. Des milliers d’autres sont menacées dans les couloirs de la mort, les autorités iraniennes continuant d’instrumentaliser la peine de mort. Derrière ces statistiques effroyables se cachent des drames humains : des procès expéditifs, des aveux extorqués sous la torture, et l’absence quasi totale de garanties juridiques.


Journée internationale des femmes rurales 
Iran HRM, 15 octobre 2025 
Résumé d’un rapport analytique 
En Iran, plus de 11 millions de femmes rurales et nomades soutiennent l’économie agricole tout en vivant dans la pauvreté, la discrimination, l’injustice, sans droits fonciers, ni protection sociale, ni accès équitable à l’éducation et à la santé . 
Bien qu’elles assurent la majorité du travail agricole, seules 6 % possèdent des terres. Privées de droits, d’assurance et de revenus, elles sont victimes de lois patriarcales, notamment l’article 948 qui les exclut de l’héritage foncier.
Leur vie est marquée par la misère, les mariages précoces, l’analphabétisme et le manque d’accès à l’eau et à internet.
Du travail aux prisons, des champs jusqu’à l’échafaud
En 2025, au moins 40 femmes issues de zones rurales ont été exécutées, souvent pour des crimes liés à la survie ou à la défense face à des violences. Les femmes baloutches, kurdes et nomades subissent une triple oppression : économique, ethnique et de genre. 
l’occasion de la Journée internationale des femmes rurales, un appel est lancé à la communauté internationale à agir pour abolir les lois discriminatoires et protéger ces femmes essentielles mais invisibles, celles qui nourrissent l’Iran.
Malgré les condamnations répétées des organisations internationales face à la montée des exécutions et à la discrimination ethnique, le sort des femmes rurales d’Iran demeure largement ignoré par le monde.

Déploiement de 80 000 "agents de la vertu" et création d'une "cellule de la chasteté" à Téhéran
Sharghdaily.ir /AFIF, 17 octobre 2025
Rohollah Momen-Nasab, secrétaire du Siège pour la promotion de la vertu et la prévention du vice de la province de Téhéran, a exposé lors d’une conférence de presse, l’objectif global de cette organisation qu'est "de lutter de manière intelligente contre le sécularisme et l’indifférence sociale".
Il a déclaré que la priorité principale du Siège réside dans "la formation, l’organisation et la mobilisation de plus de 80 000 promoteurs du bien et de 4 575 instructeurs et agents judiciaires".
Il a également annoncé la création d’une "salle de situation pour la vertu et le hijab", en coopération avec des institutions culturelles et exécutives, et a invité l’ensemble de la population à rejoindre le "QG des observateurs citoyens ".
Les autorités visent également à renforcer la surveillance du cyberespace, en coopération avec la police du cyberespace et le parquet, pour identifier et poursuivre les "contrevenantes", avec l’aide de signalements d’informateurs publics.
Dans un contexte de crises sociales et économiques croissantes, plutôt que d’apaiser les tensions, ces projets aggravent la colère des femmes et des jeunes. 

Solidarité des prisonnières politiques d’Evin avec Qezel Hesar en grève
CSDHI/AFIF, 18 octobre  2025 
À la suite des manifestations massives et de la grève de la faim menée par des prisonniers condamnés à mort dans la prison de Qezel Hesar, un groupe de prisonnières politiques détenues à la prison d’Evin, a publié une déclaration exprimant son soutien à ce mouvement et appelant à l’abolition nationale de la peine de mort.
Dans leur déclaration, récemment diffusée depuis la section des prisonnières politiques d’Evin, les prisonnières soulignent que "la propagation de la pauvreté, de la corruption et des inégalités ne fait pas seulement croître la criminalité, mais sert également de prétexte au régime pour perpétuer le cycle des exécutions et de la répression sociale"... 
"La section des femmes d’Evin honore le courage des détenus de Qezel Hesar et se tient aux côtés de celles et ceux condamnés à mort ainsi que de leurs familles, jusqu’à l’abolition complète de la peine capitale".
"Comme les prisonniers de Qezel Hesar l’ont demandé, nous espérons que l’opposition aux exécutions devienne une cause nationale et collective". 

Hoda Mehreganfar en danger de mort à la prison d’Adelabad 
wncri.org, 19 octobre 2025
La prisonnière politique Hoda Mehreganfar, ingénieure en électronique âgée de 38 ans, se trouve dans un état critique à la prison d’Adelabad à Chiraz. Son kyste endométriosique s’est reformé, présentant un risque sérieux de rupture et d’infection interne. Malgré la gravité de sa situation, les services de sécurité continuent d’empêcher son transfert à l’hôpital et mettent sa vie en grand danger.
Elle souffre actuellement de douleurs chroniques, de forte fièvre et d’une grande faiblesse, tout en étant privée des médicaments prescrits pour soulager son état. D’après sa famille, "Hoda est détenue dans des conditions qui ne lui permettent ni de se reposer, ni de se nourrir correctement. Son état physique se détériore de jour en jour".
Privée de visites familiales, sous pression psychologique constante.

La "torture blanche" continue contre les femmes dans la prison d’Evin
Une prisonnière politique gravement malade privée délibérément de soins médicaux, son fils porté disparu
La persécution collective d’une famille entière
CSDHI, 20 octobre 2025
Shiva Esmaeili, prisonnière politique détenue à Evin depuis 2020, souffre de douleurs chroniques et de difficultés respiratoires, mais les autorités lui refusent tout soin médical et bloquent son transfert à l’hôpital. 
Condamnée à 10 ans pour activisme pacifique lors d’un procès à huis clos, elle est privée de communication familiale et subit des abus psychologiques.
Pendant que Shiva Esmaeili souffre dans sa cellule d’Evin, son fils de 37 ans, Mehdi Vafaei Sani, est porté disparu depuis le 8 octobre 2025. Également prisonnier politique, technicien de formation, il purgeait une peine de 6 ans de prison pour prétendue appartenance à l’OMPI.
Son frère, Seyed Ali Vafaei Sani, purge actuellement 5 ans de prison à Evin, tandis que leur cousin, Mohammad Javad Vafaei Sani, est condamné à mort à la prison de Vakilabad, à Machhad. 

Exécution d’un mineur au moment des faits à Ahvaz
HRANA/AFIF, 20 octobre 2025
Ali Aghajeri Peyvand, 22 ans, appartenant à l’ethnie lor, a été exécuté le 20 octobre 2025 à la prison de Sepidar, à Ahvaz.
Il y a 5 ans, il a été arrêté à 17 ans lors d’une altercation au sujet de terres agricoles pendant laquelle une personne a été tuée lors de la bagarre. Le tribunal pénal a condamné le mineur ali Aghajeri à mort pour meurtre avec préméditation.
À ce jour, les autorités judiciaires et les responsables de la prison de Sepidar n’ont pas officiellement confirmé l’exécution.
Le droit international interdit catégoriquement la peine de mort pour les personnes mineures au moment des faits.
L’Iran reste l’un des rares pays à exécuter des délinquants mineurs.

Saeedeh Khodadadi, 40 ans, exécutée à la prison centrale d’Ispahan
wncri, 24 octobre 2025 
À l’aube du mercredi 22 octobre 2025, la peine de mort de Saeedeh Khodadadi, une femme de 40 ans originaire d’Ispahan, a été pendue dans la prison centrale de la ville, également connue sous le nom de Dastgerd. Elle avait été arrêtée il y a 4 ans pour l’accusation de meurtre de son mari et, à l’issue d’un procès inéquitable, elle avait été condamnée à mort par les tribunaux du régime iranien.
Avec l’exécution de Saeedeh Khodadadi, le nombre de femmes exécutées en Iran depuis le début de l’année 2025 atteint 43, marquant un record sans précédent dans l’exécution de femmes en Iran.

Une professeure condamnée à un an et demi de prison
Infos Femmes, 25 octobre 2025 
La prisonnière politique Fariba Khorramabadi, professeure de théologie, a été condamnée à un an et demi de prison par le tribunal révolutionnaire de Karaj pour "propagande contre l’État" et "appartenance à des réseaux anti-gouvernementaux". Son procès s’est tenu le 7 octobre 2025, et le verdict lui a été notifié le 23 octobre dans la prison de Fardis (Karaj).
Ayant des antécédents d’infarctus, elle souffre de tics nerveux et de crises convulsives liés à un traitement médicamenteux inadapté. Lors d’une tentative de transfert à l’hôpital, les gardiens lui ont attaché les mains et les pieds, aggravant sa souffrance. Elle a refusé le transfert en signe de protestation.
Arrêtée en août 2025 sans mandat à son domicile, ses effets personnels, dont ordinateur et téléphone, ont été confisqués.
Fariba est une académicienne respectée, mère d’un enfant, sans antécédent judiciaire. Sa famille et ses collègues craignent pour sa santé et les conditions de détention.

Une ingénieure de 67 ans condamnée à mort 
Infos Femmes/ kurdistan-au-feminin.fr , 26 octobre 2025
Zahra Shahbaz Tabari, prisonnière politique âgée de 67, a été condamnée à mort par le tribunal révolutionnaire de Rasht pour" collaboration avec l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI)".
L’audience de cette ingénieure, membre de l’Organisation iranienne d’ingénierie, s’est tenue, malgré le manque de preuves suffisantes pour étayer l’accusation, la semaine dernière par visioconférence et n’a duré que moins de 10 minutes. Zahra était représentée par un avocat commis d’office. Le tribunal a accordé un délai de 7 jours pour interjeter appel.
Zahra Shahbaz Tabari a été arrêtée le 16 avril 2025 lors d’un raid à son domicile par les forces de sécurité iraniennes et a ensuite été transférée à la prison de Lakan à Rasht.
Lors de l’arrestation, les agents de sécurité ont fouillé son domicile et confisqué son téléphone portable, son ordinateur et ceux d’un membre de sa famille.
Elle avait déjà été arrêtée dans une affaire distincte liée à une activité pacifique sur les réseaux sociaux et avait été libérée après trois mois sous surveillance électronique.
Elle est actuellement emprisonnée à la prison de Lakan à Racht.

Une citoyenne bahaïe, recondamnée à 8 ans de prison
HRANA, 27 octobre 2025
Anisa Fanaeian, citoyenne bahaïe, a été recondamnée à 8 ans de prison par la Cour d’appel de Semnan. La peine initiale incluait 10 ans de prison pour "formation d’un groupe visant à perturber la sécurité nationale", un an pour "propagande contre le régime", ainsi que d’autres sanctions financières et sociales.
Le 11 mars 2025, elle a été arrêtée pour purger sa peine à la prison de Semnan, puis libérée sous caution le 2 octobre 2025 après que la Cour suprême a ordonné un nouveau procès.  
Anisa Fanaeian est la nièce d’Ataollah Rezvani, un citoyen bahaïe assassiné, dont la famille s’était vue refuser le prix du sang en raison de sa foi. Sa condamnation actuelle s’inscrit dans le cadre d’une persécution juridique et religieuse des citoyens bahaïes en Iran.

Iran Libre 2025 
La jeunesse iranienne de la diaspora unie pour une République démocratique
CNRI, 29 octobre 2025
Le samedi 25 octobre 2025, un rassemblement international intitulé "Iran Libre 2025" a réuni de jeunes partisans de la Résistance iranienne venus d’Europe, des États-Unis, du Canada et d’Australie.
L’événement, organisé à la veille de l’anniversaire du soulèvement de novembre 2019 en Iran, s’est tenu en présence de Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, et a été retransmis en direct vers des assemblées de jeunes simultanément organisées à Bonn, Londres et Zurich.
Plusieurs personnalités politiques internationales ont également participé en ligne en tant qu’observateurs.
Tout au long de la journée, des représentants de 32 associations de jeunes – parmi lesquels des athlètes, ingénieurs, juristes, médecins, étudiants, chercheurs, ainsi que des familles de militants assassinés et des jeunes ayant pris part aux manifestations de 2019 et 2022 en Iran – ont pris la parole.
Dans la résolution, ils affirment que le renversement du régime iranien et l’instauration d’une démocratie populaire constituent la seule solution pour l’Iran. Ils  saluent les Unités de Résistance, qui auraient mené de nombreuses actions contre les forces répressives et contribué à diffuser une culture de résistance. Ils rejettent toute intervention étrangère ou négociation diplomatique comme voie de changement, prônant plutôt la " troisième option" de Maryam Radjavi : ni guerre, ni apaisement, mais soulèvement populaire organisé. Ils écartent toute restauration monarchique, accusant les partisans du prince Reza Pahlavi de servir les intérêts du régime. 
Les signataires, jeunes professionnels iraniens de la diaspora, s’engagent à apporter un soutien politique, pratique et financier à la Résistance (OMPI, CNRI, Ashraf 3), à défendre sa légitimité sur la scène internationale et à contribuer à la reconstruction d’un Iran libre et démocratique, sans attente personnelle.

La campagne "Non aux exécutions " entre dans sa 92e semaine et s’étend à 54 prisons en Iran
Iran HRM, 28 octobre 2025
Les prisons de Boroujerd et Ilam viennent de rejoindre le mouvement, portant à 54 le nombre total de prisons participant à cette initiative de résistance contre la peine de mort.
Dans leur déclaration hebdomadaire, le prisonniers en grève de la faim ont évoqué les 283 exécutions recensées durant le mois de Mehr (23 septembre – 22 octobre 2025), dont 7 prisonniers politiques, 7 femmes et 2 mineurs. Ce chiffre le plus sanglant depuis des décennies. Depuis une semaine, 59 autres exécutions, dont 2 femmes, ont encore été enregistrées.
Les détenus dénoncent plusieurs condamnations à mort de prisonniers politiques, parmi lesquels Kavous Abdollahzadeh, Zahra Shahbaz Tabari, Manouchehr Fallah et Ehsan Faridi,. 
Face à cette répression, la résistance s’intensifie. Les prisonniers de 54 établissements observent une grève de la faim chaque mardi, tandis que les familles de condamnés ont manifesté cette semaine devant le Parlement à Téhéran, scandant « Non à l’exécution ».
La campagne appelle à une suspension immédiate de toutes les exécutions, à l’annulation des condamnations à mort existantes et à un accès sans restriction des organisations internationales de défense des droits humains aux prisons iraniennes.

Le régime iranien condamné pour le nombre record d’exécutions de prisonniers
ONU/UE/Amnesty International, 31 octobre 2025
Fin octobre 2025, l’ONU, l’Union européenne et plusieurs ONG ont condamné le régime iranien pour un nombre record d’exécutions et une intensification de la répression depuis les attaques de juin 2025 menées par Israël et les États-Unis. 
La rapporteuse spéciale de l’ONU, Mai Sato, a dénoncé une situation où les exécutions - plus de 1 000 recensées en septembre 2025, souvent après des procès inéquitables - servent à instiller la peur plutôt qu’à rendre justice. Elle a également signalé la répression des journalistes, militantes, minorités et le durcissement des lois contre la liberté d’expression.
L’Union européenne a confirmé que l’Iran exécute en moyenne 3 à 4 personnes par jour, atteignant un niveau sans précédent, et a exigé la libération des détenus arbitraires, y compris les binationaux.
Amnesty International a réclamé la suspension immédiate des exécutions, citant des cas de prisonniers politiques condamnés à mort après des procès politiques.
Enfin, la Mission internationale d’établissement des faits sur l’Iran a estimé que ces pratiques pourraient constituer des crimes contre l’humanité, en raison des exécutions secrètes et du refus de restituer les corps aux familles.
Les experts concluent que cette vague de répression s’inscrit dans une stratégie étatique durable visant à intimider la population et à étouffer la dissidence sous couvert de sécurité nationale.

19 octobre 2025

AFIF INFOS Octobre (1/2) 2025

 
Bulletin bimensuel d’informations sur les droits humains en Iran
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE

Tsunami d’exécutions en Iran

Au moins 200 pendaisons en septembre 2025 en Iran, le mois le plus meurtrier depuis 36 ans
AFIF, 1er octobre 2025
Au moins 200 prisonniers, dont 6 femmes ont été pendus en septembre 2025   sur l’ordre du pouvoir judiciaire en Iran.
C’est le record du nombre le plus élevé en un mois depuis 36 ans. Ce chiffre effrayant est environ 2,5 fois supérieur à celui de septembre 2024 (84 exécutions) et 7 fois celui de septembre 2023 (29 exécutions).
. Au moins 1000 exécutions depuis le début de l'année
ONU/AFP/IHR 
A trois mois de la fin de l'année, ce chiffre, le plus élevé depuis 2008, dépasse déjà le record d'au moins 975 exécutions enregistrées en 2024.
Au moins 64 exécutions ont eu lieu durant la seule semaine dernière, soit une moyenne de 9 pendaisons par jour…
La majorité des cas concernent des crimes liés à la drogue, alors que le droit international réserve la peine capitale aux meurtres intentionnels.
Par ailleurs, l’Iran a exécuté 10 personnes pour espionnage, dont 8 après le 13 juin 2025, dans un contexte de tensions militaires accrues avec Israël. À la suite de ces événements, un nouveau projet de loi a élargi la définition de l’espionnage pour inclure des activités telles que les contacts avec des médias étrangers ou de la diaspora iranienne. 
. Des experts de l’ONU profondément préoccupés par la hausse sans précédent des exécutions en Iran 
L’es Nations unies exhorte l’Iran à instaurer un moratoire, à garantir des procès équitables et à avancer vers l’abolition de la peine de mort.
La rapporteuse spéciale, Mai Sato, a également exprimé son inquiétude concernant le transfert forcé de cinq prisonniers politiques condamnés à mort.

Nasimeh Islam Zehi et sa fillette de 6 mois toujours détenus à la prison d'Evin
HRANA, 4 octobre 2025
Nasimeh Islam Zehi, accusée sunnite pour des raisons de sécurité, est détenue à la prison d'Evin avec son bébé de 6 mois depuis plus d'un an sans jugement ni décision judiciaire. Les conditions de détention inadéquates pour son bébé exacerbent les inquiétudes, elles ne sont en aucun cas adaptées à l'éducation d'un enfant et constituent une menace sérieuse pour sa santé physique et mentale.
Agée d'une quarantaine d'années, Nasimeh, a donné naissance à son enfant en prison début mai de cette année à d'Evin, où elle est détenue dans l'incertitude depuis plus d'un an, sans qu'aucun procès n'ait encore eu lieu. Cette mère et sa fille nouveau-née, Tasnim, ont été détenues dans une cellule d'isolement sans ventilation adéquate ni lumière suffisante pendant environ 40 jours, puis transférées dans le service des femmes.

Une femme de 25 ans exécutée à la prison de Zanjan, 39ème femme pendue depuis le début de l’année 2025
wncri, 5 octobre 2025
Dans la matinée du mercredi 24 septembre 2025, la peine de mort de Roya Abbas-zadeh, une femme de 25 ans, a été appliquée à la prison centrale de Zanjan. Elle avait été condamnée à mort il y a 4 ans pour "meurtre prémédité", à la suite d’une plainte déposée par la famille de son fiancé.
Roya Abbas-zadeh, qui vivait dans un village situé entre Takestan et Zanjan, aurait été contrainte par sa famille à un mariage arrangé et non désiré.

Militante condamnée à l’emprisonnement et à des peines complémentaires
HRANA, 6 octobre 2025
Elham Salehi, une militante de 37 ans basée à Téhéran, avait déjà fait l'objet de poursuites judiciaires en raison de son activisme.
Actuellement détenue à la prison de Qarchak à Varamin, Elham Salehi  a été condamnée suite à un jugement rendu à ce jour par la 23e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran.
Il prévoit une peine d'un an d'emprisonnement discrétionnaire et, à titre de peine complémentaire, une interdiction d'activité sur les réseaux sociaux pendant deux ans.
Elle est accusée de "propagande contre le régime", "diffusion de fausses informations" et "apparition en public sans hijab". La militante a été transférée à la prison de Qarchak le 26 août 2025, après avoir été arrêtée début août à son domicile à Téhéran par les forces de sécurité.

90 ans de prison contre 10 femmes bahaïes à Ispahan
HRANA, 6 octobre 2025
La Cour d'appel d’Ispahan confirme la peine combinée de 90 ans, contre Negin Khademi, Yeganeh Agahi, Yeganeh Roohbakhsh, Neda Badakhsh, Mojgan Shahrezaei, Shana Shoughifar, Arezoo Sobhanian, Parastoo Hakim, Bahareh Lotfi et Neda Emadi .
Selon le verdict, elles ont été reconnues coupables de « propagande contre la République islamique » et de « participation à des activités promotionnelles et éducatives déviantes contraires à la loi islamique ». Ces accusations portaient sur des activités telles que l'organisation de cours d'anglais, d'art, de musique et de yoga, ainsi que d'excursions nature pour enfants et adolescents, dont des Iraniens et des Afghans.
Ces peines sont assorties d’amendes et de peines complémentaires,  900 millions de tomans d'amende, la confiscation de leurs biens au profit de l'État et deux ans d'interdiction de voyager à l'étranger et d'utiliser les réseaux sociaux. 

25 ans de prison contre une citoyenne bahaïe 
HRANA, 8 octobre 2025
La peine de 25 ans de prison prononcée contre Rouya Sabet, citoyenne bahaïe résidant à Chiraz, a été confirmée dans son intégralité par la  Cour d'appel de la province du Fars.
Rouya Sabet, résidant aux Émirats arabes unis, a été convoquée et arrêtée par les services de renseignement du CGRI à Chiraz le 15 février 2024, alors qu'elle était en visite dans la ville. Elle a été libérée environ 5 mois plus tard de la prison d'Adelabad, à Chiraz, après avoir versé une caution.
La cour d’appel l’a condamnée à 10 ans de prison pour chacun des chefs d'accusation suivants : "collaboration et communication avec des ressortissants et des institutions israéliens" et "formation et direction d'un groupe dans l'intention d'agir contre la sécurité nationale". Elle a également été condamnée à 5 ans de prison pour "activité de propagande religieuse contraire à la charia", à deux ans d'interdiction de voyager (y compris l'annulation de son passeport), 5 ans de privation de ses droits sociaux et une interdiction d'activité en ligne.

Féminicide
Raheleh Siavoshi, championne nationale de wushu tuée par son mari
wncri, 8 octobre 2025 
Dans un nouveau cas hautement tragique de féminicide en Iran, Raheleh Siavoshi, championne nationale et entraîneuse de wushu, a été tuée par son mari dans la ville de Nahavand, province de Hamedan.
Jeudi 2 octobre 2025, l’athlète de 26 ans également mère d’un bébé de 2 mois a été attaquée violemment par son mari et cousin, Homayoun Siavoshi, à l’intérieur de leur domicile. Elle a reçu plusieurs coups de couteau à la tête et au corps et est décédée deux jours plus tard à l’hôpital.
Raheleh Siavoshi faisait partie des athlètes de wushu les plus prometteuses d’Iran, ayant remporté plusieurs titres nationaux ces dernières années, dont la troisième place aux championnats nationaux de 2021.
Le meurtre a été commis après des disputes concernant la participation de Raheleh à un stage national et la poursuite de ses activités sportives professionnelles. Après l’attaque, le coupable s’est également donné la mort.
Le corps de Raheleh Siavoshi a été inhumé le dimanche 5 octobre 2025 à Nahavand, dans une profonde émotion de la part de sa famille, de ses amis et de ses élèves.

Transfert des prisonnières politiques de la prison de Qarchak à d’Evin 
wncri/AFIF, 9 octobre 2025
Aux premières heures du jeudi 9 octobre 2025, un groupe de prisonnières politiques qui avaient été transférées à la prison de Qarchak à Varamin à la suite de l’attaque contre Evin durant le conflit de 12 jours ont été renvoyées à la section 6 de la prison d’Evin à Téhéran.
Ce transfert a eu lieu avec une importante présence sécuritaire et plusieurs bus escortés par les forces de sécurité. Les gardiennes auraient effectué des fouilles corporelles et des contrôles stricts des bagages lors de l’arrivée des prisonnières.
Mais la prisonnière politique de longue date Maryam Akbari Monfared reste enfermée à Qarchak aux côtes de détenues de droit commun, en violation flagrante du principe de séparation des prisonniers. 
Maryam est emprisonnée depuis 16 ans, sans un seul jour de permission, pour avoir osé réclamer justice pour ses 3 frères et sa sœur - membres martyrisés de l’OMPI - exécutés dans les années 1980.
Le transfert est intervenu après la mort de la prisonnière politique Somayeh Rashidi, détenue à la prison de Qarchak, décédée à la suite d’un refus de soins médicaux. Sa mort a suscité une vague d’indignation et de protestations, tant à l’intérieur du pays qu’à l’international.
Le 30 septembre 2025, 30 prisonnières politiques détenue à Evin ont publié une déclaration conjointe condamnant les "conditions inhumaines" auxquelles sont soumises les prisonnières politiques à Qarchak, et exigeant leur transfert immédiat de vers Evin.

Lennart Monterlos de retour en France après plusieurs mois de détention en Iran
AFP, 9 octobre 2025
Lennart Monterlos, le cyclotouriste franco-allemand de 19 ans qui avait été emprisonné en juin en Iran avant d'être libéré le week-end dernier, est arrivé jeudi 9 octobre dans la matinée à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.
Il est sorti de l'aéroport en toute discrétion. Interrogés par l’AFP, le ministère français des Affaires étrangères, et l’avocate de ses parents, Me Chirinne Ardakani, se sont refusés à tout commentaire.

10 octobre la Journée mondiale contre la peine de mort
Entre octobre 2024 et octobre 2025
1 537 exécutions en Iran, 8  en public, 3 mineurs délinquants, 49 femmes
+113 % par rapport à la période précédente
+48% liées à des accusations de trafic de stupéfiants
+43% prononcées pour meurtre présumé


Rassemblement citoyen à Paris contre la peine de mort en Iran
AFIF, 11 octobre 2025
À l’occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort, des militants iraniens et français des droits humains se sont rassemblés autour de la Fontaine des Innocents, au cœur de Paris pour dénoncer la hausse alarmante des exécutions en Iran et réclamer l’abolition de la peine de mort.
Une exposition émouvante montrait les portraits des Iraniens tombés pour la liberté, assassiné par la dictature religieuse et informait sur le bilan effrayant de 1100 exécutions depuis le début de l’année 2025.
Jean-Didier Berthault, Conseiller de Paris du 17ᵉ arrondissement a rappelé que l’abolition universelle de la peine de mort doit demeurer un objectif prioritaire. Isabelle Prat, juriste et ancienne magistrate a soulevé des enjeux juridiques et souligné la dimension politique de nombreuses exécutions en Iran.

Féminicides
Membre du groupe d’études féminines de l’Université de Téhéran assassinée par son mari
fararu.com/ hra-news.org, 12 et 13 octobre 2025
Zahra Ghaemi, universitaire, défenseure des droits des femmes et membre du groupe d’études féminines de l’Université de Téhéran, a été assassinée par son mari.
Elle est devenue victime de violences domestiques après avoir demandé une séparation et un divorce. Son mari l’a tuée en l’étranglant dans son sommeil. Zahra Ghaemi était mère d’une fille de 12 ans. Employée à la faculté des sciences médicales de l’Université de Téhéran, elle avait consacré une grande partie de ses travaux universitaires et éducatifs à la lutte contre la discrimination et la violence faites aux femmes.

Deux Français condamnés à des décennies de prison en Iran
Mizan/AFIF, 14 octobre 2025
Mizan, le site web affilié au pouvoir judiciaire iranien, a rapporté que deux Français ont été condamnés à de  lourdes peines de prison pour "espionnage" et "coopération en matière de renseignement avec Israël".
Bien que le communiqué ne mentionne pas les noms des deux accusés, des médias indépendants et des déclarations officielles des autorités françaises indiquent que les peines concernent probablement Cécile Kohler et Jacques Paris, deux ressortissants français arrêtés en Iran en 2022. Le gouvernement français a appelé à plusieurs reprises à  leur libération, et le président Emmanuel Macron aurait évoqué leur cas lors d'une récente réunion avec des responsables de la République islamique. Le ministère français des Affaires étrangères s’est refusé à tout commentaire.

90ᵉ semaine de la campagne "Mardis contre les exécutions" dans 52 prisons en Iran
AFIF, 14 octobre 2025 
La 90ᵉ semaine de cette campagne nationale a été marquée ce mardi 14 octobre, par un puissant élan de résistance dans 52 prisons à travers l’Iran. Les prisonniers ont, une fois encore, fait entendre leur refus du meurtre légalisé, dénonçant la machine infernale de la peine de mort que le régime continue d’imposer. 
Dans leur déclaration cette semaine, ils ont manifesté leur reconnaissance envers les familles et les citoyens qui s’activent dans la campagne à l’extérieur des prisons…
De nombreuses familles de détenus condamnés à mort se rassemblent courageusement devant les prisons iraniennes, clamant "Non aux exécutions" (نه به اعدام), au péril de leur propre sécurité.

Iran : Les États membres de l’ONU doivent d’urgence faire pression sur les autorités pour mettre fin aux exécutions après une augmentation terrifiante
Amnesty International, 16 octobre 2025
«Les États membres de l’ONU doivent affronter la frénésie d’exécutions menée par les autorités iraniennes avec toute l’urgence qu’elle exige.
Plus de 1 000 personnes ont déjà été exécutées en Iran depuis le début de l’année 2025 – soit une moyenne de 4 par jour. Depuis le soulèvement Femme, Vie, Liberté de 2022, les autorités iraniennes ont de plus en plus instrumentalisé la peine de mort pour semer la peur au sein de la population, écraser toute dissidence et punir les communautés marginalisées. Cette année, le nombre d’exécutions a atteint un niveau inédit depuis 1989… »

Kafieh Qobadzadeh exécutée à Chiraz est la 2ème  femmes pendues mercredi
wncri.org, 17 octobre 2025
La prisonnière Kafieh Qobadzadeh, originaire d’Ispahan, a été exécutée dans la matinée du mercredi 15 octobre à la prison centrale de Chiraz, après avoir passé 7 ans dans le couloir de la mort. Elle n’avait que 23 ans au moment de son arrestation, accusée d’avoir tué son mari violent et constamment soupçonneux à son égard, ce qui a finalement conduit à une confrontation se terminant par sa mort.
Ce même jour, Nahid Hemmati a été pendue à la prison de Nahavand, située dans la province de Hamedan.
Depuis le début de la semaine, trois femmes ont été exécutées en Iran. Le lundi 13 octobre, une autre femme nommée Zeinab Khodabandeh a été pendue à la prison de Dastgerd, à Ispahan.
                                           42 femmes ont été exécutées depuis le début de l’année 2025

Iran : Grève de la faim collective de 1500 prisonniers à Qezel Hesar
AFIF, 18 octobre 2025
À la prison de Qezel Hesar, l’un des symboles de la terreur carcérale en Iran, la contestation a pris une ampleur sans précédent. Le 12 octobre, près de 1500 prisonniers du quartier 2 de cette prisons ont entamé une grève de la faim collective après le transfert de 11 condamnés à mort en isolement, signe avant-coureur de leur exécution imminente.
Malgré les répressions des autorités pénitentiaires, rien n’a pu faire taire les voix qui s’élèvent pour le 6ème jour consécutif dans les couloirs de Qezel Hesar.

Appel à sauver la vie  de 17 prisonniers politiques condamnés à mort
qui risquent l’exécution imminente